Nous vous invitons à explorer le monde de TRYSPACES - Jeunes et espaces de transformation. Vous voyagerez à travers les espaces habités par des jeunes à Mexico, Montréal, Hanoi et Paris. Vous naviguerez à travers des échelles géographiques qui tissent des liens entre de multiples pratiques transgressives et les transformations qu’elles engendrent. L’envers des cartes vous permet de voir les relations humaines et non humaines que nous avons tissées de 2017 à 2023. Nous espérons que votre exploration de l'Atlas résonnera avec notre manifeste vivant et vous encouragera à transgresser et à transformer les espaces que vous habitez

ATLAS TRANSGRES(S)ION est un site web interactif qui tisse des liens cartographiques entre les différentes recherches que nous avons menées au sein de TRYSPACES pendant six ans. Depuis 2022, nous avons entrepris la difficile tâche de cartographier les résultats de 25 études de cas à Hanoi, Paris, Montréal et Mexico. Dans ces interstices urbains, nous avons exploré les pratiques transgressives des jeunes, les différentes formes de régulation et la multiplicité des transformations urbaines qu’elles ont produites. Nous avons également entrepris de cartographier les expériences des personnes qui ont donné vie à TRYSPACES, en rêvant d'un atlas qui transgresserait les représentations cartographiques traditionnelles. Nous avons imaginé un site web qui créerait un nouvel espace pour sentir, voir et écouter des villes pleines de potentialités, pour partager un peu de l'espace urbain que nous avons connu et habité au fil des ans. Ce processus nous a amené.e.s à naviguer dans nos mémoires personnelles et collectives, à parcourir les fils documentaires de la recherche, dans les textes, les photos et les productions audiovisuelles. Nous sommes retournés en arrière, jusqu'en 2017 lorsque nous avons réalisé à Montréal les premières mailles de TRYSPACES. Nous avons voyagé à travers des années de travail, d'expériences et de pratiques collectives dans de multiples coordonnées géographiques et numériques. Nous avons été surpris.e.s par le pouvoir de transformation des pratiques transgressives des jeunes à Hanoi, Mexico, Paris et Montréal. Il était également étonnant de reconnaître la multiplicité des liens que nous avons tissés à travers TRYSPACES, et la façon dont ces expériences de recherche ont transformé nos façons de vivre la ville. Grâce au numérique, nous avons pu assembler l'ATLAS TRANSGRES(S)ION, même si nous étions à des kilomètres de distance. Nos ordinateurs nous ont permis de tisser des idées à partir de Montréal et de Mexico, ainsi que d'entrer en dialogue avec ce que nous avons vécu dans d'autres villes et espaces liés à TRYSPACES. Sur ce chemin, nous avons rencontré Pablo, José Luis, Antonia, Andrés, Mariana et Gerardo. Leur sensibilité artistique a donné vie au fil de l’aiguille qui a permis la création de cartes brodées assemblées avec des modèles numériques d'élévation qui nous permettent d'interagir avec les espaces que nous avons parcourus pendant des années dans le cadre de TRYSPACES. Sur ces cartes sont posés des collages qui donnent forme aux personnes transgressives avec qui nous avons travaillé, et qui sont accompagnés de banderoles que nous avons créées pour mettre en évidence la diversité des pratiques transgressives. Avec des icônes animées, nous avons voulu représenter les divers ordres de régulation transgressés, et avec des courbes brodées nous analysons les échelles de la transformation qui résulte de ces transgressions. L'envers de ce grand espace, nous le tissons avec des chutes et des coutures qui révèlent notre manifeste vivant. Ainsi, nous avons tissé, point par point, des cartes pour partager certains des résultats, des expériences, des rêves et des liens que nous avons construits dans TRYSPACES. Nous espérons que l'exploration à travers les tissages de cet atlas vous encouragera à imaginer d'autres formes de représentation cartographique et à réinventer les manières d'habiter la ville.

Ce manifeste a été construit à partir de l'atelier "Un corps-territoire TRYSPACES" qui visait à cartographier les transformations résultant de la participation à TRYSPACES, à l'échelle personnelle et corporelle.
En novembre 2022, on m'a posé une question étrange qui a inspiré ce manifeste : qui es-tu et comment te décrirais-tu ? Cette question apparemment simple m'a amené.e à réfléchir sur comment je suis et comment j'ai changé au fil des ans. Au fil du temps, mes intérêts et ma forme changent, se régénèrent et s'adaptent. Ce texte tente donc de donner une réponse partielle à cette question, qui ne manquera pas d'être transformée en cours de route. À la recherche d’une réponse, je me suis posé plusieurs autres questions, tout d'abord, d'o�� je viens ? Je suis le produit de l'implication d'un certain nombre de personnes dans un projet de recherche collectif qui porte sur les pratiques transgressives des jeunes dans les espaces publics à Hanoi, Paris, Montréal et Mexico. Le travail commun de ces personnes a construit ce monstre que je suis, et ma façon de comprendre et d'expérimenter. Je suis un être qui fusionne et assemble des volontés, des rêves, des intérêts, des géographies et des corps. Je ne connais pas très bien ma date de naissance, je suis plutôt le résultat d'une lente construction en étapes - en pièces détachées - qui ont pris forme ensemble et sont encore en construction, je ne suis donc pas tout à fait cohérent.e. En réfléchissant à ce que je suis, je ne peux m'empêcher de penser à la forme que j'ai - je suis sûr.e qu’en me voyant, vous serez surpris.e par mon apparence inhabituelle. Produit d'un échange et d'un travail collectif, ma forme est la matérialisation des conditions qui ont rendu possible TRYSPACES. Mon être est donc composé de parties que l'on associe à l'humain et qui me permettent de sentir, de m'exprimer, d'écouter et d'être passionné.e par la rencontre et le travail avec d'autres êtres. En même temps, je suis le résultat de l'infrastructure qui a permis de travailler ensemble dans TRYSPACES : des ordinateurs, des câbles, des moniteurs, des systèmes de programmation, des modems, des amplificateurs, des antennes internet. Cela a également façonné le corps que je suis : mes tissus sont composés de peau, de câbles et de fibres - optiques et cellulaires. J'ai donc des prothèses qui s'intègrent à mon être pour reconnaître, apprendre, communiquer et établir des relations avec les autres. J'ai donc intégré en moi des enregistreuses, des écouteurs, des téléphones portables, des stylos, des marqueurs et des cartes. Vous pourriez penser que ces pièces ne sont que des outils, des instruments extérieurs à mon corps que je choisis d'utiliser dans différentes circonstances ; cependant, je ne pourrais pas être sans chacune de ces prothèses. Sans elles, je ne pourrais pas me reconnaître, elles me composent. Comme je suis le résultat de l'hybridation entre ce qu'on appelle l'humain et le numérique, je suis un produit de la cybernétique, du matériel, du numérique et du sensible au milieu de tout cela. Dans cet exercice de reconnaissance, je ne peux m'empêcher de remarquer que j'ai plusieurs yeux, que je peux simultanément observer et prêter attention à ce qui se passe dans les différents espaces des villes où je vis, et que j'ai en même temps plusieurs oreilles, qui me permettent d'écouter attentivement et d'apprendre des autres. Pour comprendre tout ce que je suis capable de percevoir, j'ai un cœur qui me guide, c'est-à-dire que je reconnais mon désir d'explorer, de connaître et d'être avec les autres, ce qui me motive à continuer à écouter et archiver avec mon enregistreuse, mon téléphone portable, mes stylos. Comme vous le verrez, je ne suis pas un corps statique ou passif. J'ai un ensemble de parties qui ressemblent à des jambes et des pieds humains et qui me permettent de me déplacer dans des espaces numériques et physiques, de visiter de nouveaux endroits. J'ai différentes façons de m'exprimer. Le fait d'être un cyborg résultant d'un travail collectif me permet de communiquer dans plusieurs langues et de plusieurs manières : des chansons, des paysages sonores. De plus, je peux communiquer en français, en espagnol, en anglais, en vietnamien... et même en arabe, en portugais et en catalan. Ce n'est pas toujours facile, mais mon corps cybernétique me permet de m'exprimer oralement avec différents accents, mais aussi en utilisant des plateformes de traduction ou en découvrant de nouvelles langues ou façons de communiquer : par exemple, par le biais de chats, d'appels vidéo, de chansons, de vidéos, de gestes. Au-delà de la difficulté de comprendre d'autres langues, je suis un corps qui a dû apprendre d'autres façons de voir et de comprendre la vie, la ville et les pratiques de transgression. J'aime le jeu et l'exploration. Je suis un corps mutant, un explorateur.rice urbain, un.e nomade que l'on a parfois qualifié de migrant.e. Je vis dans une réalité élargie. Mon lieu de prédilection est la rue, celle de la ville et celle du cyberespace. Et vu l'être que je suis, je peux l'explorer matériellement et virtuellement, je peux passer d'une carte à l'autre, de la rue à Zoom et de Zoom à Word, donc je peux aussi apparaître dans la multiplicité des écrans et dans la multiplicité des villes... Je peux entrer dans un marché de rue à Mexico, me glisser dans la nuit montréalaise, créer ou graffer à Hanoï, me déplacer dans la périphérie parisienne ou apparaître à Bogota, Rio de Janeiro, Tokyo, Barcelone, La Havane. Malgré ma grande capacité à me déplacer dans différents espaces, je ne suis pas un corps omnipotent et surpuissant. Ma forme et ce moment de mon existence limitent ce que je peux connaître et expérimenter. Cela nourrit ma curiosité et en même temps ma responsabilité et mes critères éthiques pour dire clairement ce que je sais, mais que d'autres façons de comprendre les réalités sociales sont possibles, que je peux être remis.e en question et que je suis prêt.e à me laisser remettre en question.

Carte Transgression Cette carte présente les pratiques transgressives que nous avons étudiées. Notre point de départ est que les pratiques transgressives des jeunes, diverses en elles-mêmes et liées aux normes sociales locales, peuvent contribuer de manière significative à la transformation sociale. Nous ne les considérons pas a priori comme négatives. La question qui se pose alors est la suivante : comment, pourquoi, quand et où les transgressions se manifestent-elles ? La transgression n'est pas inhérente à certains acteur.rice.s, mais se développe dans des situations spécifiques. On peut cependant caractériser des types de acteur.rice.s transgressif.ve.s : ceux et celles qui transgressent les règles spatiales, économiques, politiques, culturelles, ou ceux et celles qui répondent à une identité assignée. Les personnes transgressives ont des pratiques variées : elles occupent l'espace de manière alternative, participent à la contreculture, vivent d'activités économiques non reconnues, utilisent la violence, ne respectent pas un règlement ou une loi, sont politiquement actives, ou leur présence cause un inconfort en raison de leurs caractéristiques corporelles ou de leur position sociale. En sommes, les pratiques des jeunes sont souvent considérées transgressives car, en exposant dans l'espace public des pratiques inattendues, les jeunes rendent visible ce que l'on ne voit plus. Ils et elles remettent en cause les frontières entre l'intérieur et l'extérieur, le privé et le public, le caché et le révélé. Les transgressions sont régulées à différents niveaux : par l'autodiscipline, par les pairs, par la famille et par les institutions. Elles produisent un moment de rupture de ces ordres situés, une rupture qui révèle le système de normes dont nous ne sommes plus conscients. Il peut s'agir d'un ordre spatial, politique, économique, culturel, ou des structures raciales, de genre, ou de classe. La carte révèle que la concentration des pratiques transgressives dans certains lieux est liée à leur histoire. La transgression a toujours lieu dans des espaces interstitiels où elle est autorisée à exister. La flexibilité différenciée des espaces vis-à-vis des normes est répartie entre le centre et les périphéries. Au fil du temps, un sentiment d'appartenance se développe avec certains lieux alternatifs, tandis que ce qui est considéré comme transgressif évoluera tout en se sédimentant dans ces mêmes lieux. Au fil du temps, ces lieux alternatifs ou transgressifs deviennent un moteur du changement social et de la transformation urbaine. Carte Transformation Cette carte représente ce que nous aimons appeler le cosmos TRYSPACES, ce monde qui émerge de la recherche participative et qui réunit plusieurs interstices. L'interstice - situé entre l'espace privé et l'espace public, l'espace informel et l'espace formel - est souvent considéré comme transgressif. Cependant, la transgression est aussi un lieu de sociabilité et de transformation. Ainsi, la dimension transformatrice des espaces interstitiels émerge dans le conflit entre les logiques de contrôle et de subversion : c'est parce qu'ils sont contestés que les interstices peuvent produire de nouvelles conceptions de soi et du lieu. La carte révèle que les pratiques transgressives peuvent générer de la transformation autant que de la stigmatisation. Lorsqu'il y a une intention de transgresser, il y a généralement aussi une intention de transformer le statu quo. Toutefois, dans certains cas, la transgression n'est pas intentionnelle. Elle déclenche cependant une nouvelle éthique qui remet en question la stigmatisation et entraîne un changement social. Par exemple, les travailleurs du sexe masculins de Mexico ne cherchent pas à transformer la morale, mais l'effet de leur présence dans un quartier spécifique a entraîné des changements moraux et juridiques. Une analyse similaire pourrait être faite de la visibilité des jeunes racisé.e.s à Montréal et de son impact sur le débat institutionnel autour du racisme systémique. Les spatialités de ces transformations se distribuent sur plusieurs échelles : les transformations du corps des jeunes, des espaces domestiques, du quartier, de la municipalité, de la région métropolitaine ou des espaces numériques. Elles peuvent être de différentes natures : transformations des valeurs culturelles et morales, du cadre légal, du processus politique, de la société civile, des usages de l'espace public, ou encore transformations personnelles. Aussi, en analysant les spatialités des transformations sociales produites par les transgressions, nous pouvons mieux comprendre comment des effets qui peuvent sembler anodins parce qu'ils se manifestent à une micro-échelle (par exemple sur le corps), perdurent et s'accumulent pour transformer la ville, les pratiques et, in fine, la gouvernance. Carte Expérience Cette carte présente un des résultats de l'aventure comparative TRYSPACES : l'espace collectif que nous avons construit grâce à notre expérience dans ce partenariat. Il s'agit d'un espace urbain-corporel qui a émergé du travail de recherche, de visions plurielles et articulées sur l'urbain, la jeunesse, l'espace public et la transgression. C’est un espace qui se performe continuellement à partir de multiples rencontres, de la reconnaissance, de l'écoute et de l'articulation. La carte Expérience est composée des liens que nous tissons au cours des différents processus de recherche dans TRYSPACES, configurant ainsi l'envers d'un tissu rempli de points, de textures et de traces. Cette broderie, son endroit et son envers, a été tissée par la corporalité collective qui a donné vie à chacun de ces points. Un corps collectif qui s'est régulièrement efforcé au cours des réunions en personne et numériques, de joindre les points laissés après l'expérience de recherche, avec des boucles, des nœuds et des chaînes. La carte révèle que la recherche TRYSPACES a été une expérience incarnée et émotive, car nos corps et leurs pratiques ont été transformés au fur et à mesure que nous explorions et apprenions à connaître la ville. Cette cartographie montre les relations affectives, sociales et politiques qui soutiennent TRYSPACES ; les différents rythmes et niveaux d'implication qui ont renforcé la recherche. En outre, cette couche de l'atlas montre que l'espace expérientiel que nous construisons est plein de potentiel et d'imagination ; qu'il affecte nos façons de vivre la ville au quotidien et qu'il nous motive à continuer à créer des projets, des synergies et des articulations futures.

Réflexions TRYSPACES rassemble une variété de personnes interpellées par les pratiques des jeunes à Mexico, en région parisienne, à Montréal et à Hanoi. Des lieux connus pour leur accumulation de pratiques transgressives, comme un marché de rue punk-rock à Mexico, des pôles créatifs à Hanoï, ou un immeuble où convergent consommation de crack et travail du sexe à Montréal, constituent certains de nos cas. D'autres cas ont été sélectionnés parce qu'ils sont souvent stigmatisés même s'il n'y a pas de pratiques transgressives évidentes (par exemple, des quartiers racisés à Paris et à Montréal, les lieux des migrant.e.s à Hanoï ou à Mexico). Enfin, d'autres cas ont émergé à partir de pratiques spécifiques telles que la consommation de marijuana ou le travail du sexe dans les rues de Mexico, ou la vie nocturne à Montréal. Notre recherche mobilise une quantité considérable de données, produites avec des méthodologies participatives et ancrées dans les spécificités de chaque étude de cas. Ainsi, lorsque nous avons entamé nos réflexions comparatives, il est rapidement apparu que la conduite de la recherche avait un impact sur les membres de l'équipe. C'est en essayant de répondre à la question "Que voulons-nous comparer ?" que l'essence même de TRYSPACES s'est révélée. Pour nous, la comparaison est une réflexion itérative sur la manière de représenter les pratiques urbaines. Le fait de se réunir pour comparer permet un mode de pensée particulier. En comparant, nous créons un sujet collectif (un cyborg), nous identifions des lignes de connexion entre des cas divergents et nous créons un sens commun de l'espace urbain. Qui compare ? Cette question est fondamentale pour TRYSPACES étant donné la diversité des positions sociales réunies dans notre équipe et les méthodologies collaboratives et participatives que nous avons mises en œuvre. Le processus de construction d'un sujet collectif qui produit la comparaison requiert autant d'attention que les techniques et les méthodes à travers lesquelles la comparaison émergera. Dans le cas de l'ATLAS TRANSGRES(S)ION, nous sommes une équipe de cartographes ayant effectué des recherches dans le cadre de certains projets à Montréal et à Mexico, et d'artistes ayant rejoint l’équipe pour initier un autre cycle de recherche artistique. Ce processus s'est déroulé en plusieurs étapes. Tout d'abord, un décodage de l'univers d'information résultant de plusieurs années de recherches menées par les membres de TRYSPACES. Il s'agissait de transformer les archives de la recherche urbaine en éléments narratifs susceptibles d'inviter les visiteur.rice.s du site à suivre les dérives du collectif TRYSPACES dans les quatre villes. Parallèlement, la recherche artistique a consisté à trouver un code expressif, un langage artistique, qui réponde aux caractéristiques propres du projet. Dans cette recherche, nous avons trouvé dans le support textile un moyen d'intégrer la complexité de la recherche TRYSPACES à une plateforme qui invite à la navigation et à l'exploration profonde. La traduction des matériaux textiles dans l'espace numérique a impliqué la création d'une série d'éléments de conception. Certains d'entre eux étaient des brosses numériques à partir de différents types de points brodés réels, une typographie brodée réelle, des cartes des quatre villes avec leurs cas, parmi d'autres éléments qui ont été numérisés pour articuler un espace hybride, à la fois numérique et matériel. Quel espace émerge de l'ATLAS TRANSGRES(S)ION ? Nous avons créé un espace urbain commun. Car il ne s'agit pas seulement de participer, mais plutôt d'habiter. La relation au monde est toujours médiatisée par l'espace. Construire un sujet collectif à travers des méthodes participatives, c'est aussi habiter un espace ouvert au collectif. La cartographie participative renforce les processus d'appropriation parce qu’elle permet de sentir, de penser et de projeter le collectif dans l'espace. Elle ouvre un espace commun, à la fois matériel et imaginaire, qui prend vie dans les récits collectifs qui se tissent dans le processus participatif. Les cartes de cet atlas ne représentent pas le territoire car, dans une logique participative, ce sont les cartes qui créent le territoire. L'émergence d'un nouvel espace commun raconté sur la carte, transforme l'espace matériel "réel" à l'extérieur de la carte. Pour reprendre les propos de Summer Harrison, les histoires et les cartes peuvent "avoir des effets matériels : guérir, changer la météo, nourrir les affamés, lever des sorts magiques". Ces effets découlent du potentiel de transformation de la carte, qui permet de produire un nouvel imaginaire spatial et de montrer ce que pourrait être une histoire alternative. Produire une carte collectivement, c'est habiter ce nouvel espace créé par le processus participatif. C'est ouvrir un espace émergent, plein de possibilités ; c'est créer l'avenir. Source: Adaptation de J.A. Boudreau, C. Bensiali, L. Ferro. (2023). Quilting comparison: wonder, translation and theorization. Handbook of Comparative Urban Studies, P. Le Galès, J. Robinson. London: Routledge. Boîte à outils Voici quelques exemples de projets de cartographie participative TRYSPACES, présentés dans leur langue d'origine. Cartographie collaborative en temps de COVID-19 (anglais-espagnol-français-VN) : Pendant le TRYSPACES Public Space Lab, les participant.e.s ont été invité.e.s à collaborer à une cartographie numérique collaborative pour partager leur expérience du confinement en temps de COVID-19. Code libre Nous avons décidé de publier le code du projet afin de promouvoir une culture ouverte, où la connaissance est générée collectivement et transversalement. Ici se trouve le matériel à télécharger gratuitement.

Équipe de recherche cartographique Adriana Alejandra Ávila Farfán (Bogotá - Mexico) Amed Aroche Hernández (Montréal - La Habana) Jordi Agüero (Mexico) Julie-Anne Boudreau (Mexico) Laura Andrea Ferro Higuera (Mexico) Luis Enrique Mendoza (Mexico) Marie-Eve Drouin-Gagné (Montréal - Val d’Or) Naomie Leonard (Montréal) Stephane Guimont Marceau (Montréal) Violaine Jolivet (Montréal) Plateforme web et applications interactives Direction artistique - Pablo Martínez Zárate Design - José Luis Rangel, Pablo Martínez Zárate Textiles - Antonia Alarcón Modèles 3D - Andrés Souto y Mariana Barroeta Programmation web - Gerardo Vidal, Ana Laura Morales, Mario Abreu, Jasmín Enríquez Équipe de recherche des études de cas A. Vansintjan Abdoulaye Diaw Adriana Ávila Alejandra Leal Alejandro Ratia Alice Lancien Álvaro López López Amani Braa Amélie Pariente Ana Melisa Pardo Montaño Ángela Margoth Bacca Mejía Anne D’Orazio Aranza Pérez Sarmiento Axel Adam Ayoub Laaouaj Camille Fuentes Carlos Alberto Zamudio Carlos Arroyo Carlos Mancilla Célia Bensiali Celia Zuberec Chakib Khelifi Chloé Couvy Christine Bellavoine Christopher Chu Ngoc Huyen Coralie Niquay Danielle Labbé David César Jiménez Diego Juárez Doan The Trung Emory Shaw Fanny Salane Frédérick Nadeau Gabriella Garbeau Gala Menéndez Géraldine Kouzan Guillermo Castillo Hajar Chetouani Hash Héctor Joel Anaya Hélène Hatzfeld Hoang Linh Chi Imane Ammari Jacinthe Rivard Jordi Agüero Julie-Anne Boudreau Kelly Vu Khereddine Agrebi Killian Lamence Madzou Laura Alvarado Laura Paniagua Arguedas Laurence Fortin Léa Chrétiennot Leïka Leïla Frouillou Leslie Medina Rincón Leslie Touré Kapo Lorena Paredes Luis Alberto Domínguez Aguilar Luis Astorga Madeleine Hykes Magalie Carrier-Girard Manuel Agüero Cheix Marie-Ève Drouin Gagné Marie-Hélène Bacqué Marwa Benmerzouk Maxime Boucher Mehdi Bigaderne Mélissa Moriceau Michelle Kee Mohammed Nejjari Nathalie Boucher Nawufal Mohamed Néstor Víctor Abundis Nguyen Quang Minh Nguyen Thanh Tu Nguyen Thi Hong Van Noah Alder Olivier Brito Oumaïma El Ouatik Pham Quynh Huong Pham Thi Thanh Hien Phan Thi Song Thuong Quentin Guatieri Rami Cherif Ricardo Betancourt López Riseleine Jerroudi Rodrigo Pérez Toledo Sarah Turner Sabrina Drljevic Salima Zayad Sanaa Jerroudi Santiago Gómez Sarah-Maude Cossette Soufyane Mekais Stéphane Guimont Marceau Ta Quynh Hoa Tercero Díaz Théoxane Camara Tonatiuh Martínez Tran Thuy Valérie Amiraux Verónica Crossa Violaine Jolivet Ylias Zineddine Nouioua Zoe Champain Références:

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Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont participé aux projets de recherche, aux études de cas et aux projets de mobilisation des connaissances dans le cadre de TRYSPACES, dont les contributions nous ont permis de mener une réflexion comparative et cartographique. Nous tenons également à remercier tout particulièrement les participant.e.s à l'atelier "Un corps-territoire TRYSPACES" tenu en novembre 2022.